Le journal Comptes Rendus Géoscience vient de publier un article présentant la mobilisation exceptionnelle de la communauté Résif suite au séisme du 11 novembre 2019 sur la commune de Le Teil et qui se poursuit encore aujourd’hui.
Le 11 novembre 2019, un tremblement de terre de magnitude 4,9 a frappé la région proche de Montélimar (basse vallée du Rhône, France), sur la marge orientale du Massif central, près de la partie externe des Alpes. Se produisant dans une zone de sismicité modérée, ce séisme est remarquable par sa très faible profondeur focale (entre 1 et 3 km), sa magnitude, et les dégâts modérés à importants qu’il a causés dans plusieurs villages.
Les interférogrammes InSAR ont indiqué une rupture peu profonde d’environ 4 km de long atteignant la surface et la réactivation de l’ancienne faille normale Nord-est – Sud-ouest de La Rouvière en faille inverse en accord avec la tectonique de compression Est-Ouest actuelle. La particularité de ce séisme, ainsi que la faible couverture de la région épicentrale par les stations sismologiques et géodésiques permanentes, ont déclenché la mobilisation de l’unité post-séisme française et de la large communauté scientifique française de diverses institutions, avec le déploiement d’instruments géophysiques (stations sismologiques et géodésiques), des études géologiques de terrain et l’évaluation sur le terrain de l’intensité du séisme.
Dans les 7 jours qui ont suivi le choc principal, 47 stations sismologiques ont été déployées dans la zone épicentrale pour améliorer la localisation des répliques du Teil par rapport au réseau sismologique permanent français de Résif. Elles ont permis de suivre l’évolution temporelle et spatiale des microséismes proches du plan de faille et l’évolution temporelle de la réponse sismique de trois bâtiments historiques endommagés, et d’étudier les effets présumés du site et leur influence dans la répartition des dommages sismiques. Cet ensemble de données sismologiques, complété par des données appartenant à différentes institutions, a été intégré dans une archive homogène et distribué par le centre de données Résif par le biais de services web FDSN. Ce jeu de données, ainsi que les observations des preuves de rupture en surface, les données géologiques, géodésiques et satellitaires, aideront à élucider les causes et le mécanisme de rupture de ce tremblement de terre, et contribueront à l’évaluation de l’aléa sismique pour les tremblements de terre le long du système de failles régional majeur de la Cévenne dans un contexte de tectonique compressionnelle actuelle.
Référence
En savoir plus
- L’article sur le site de la revue
- Jeu de données sur le portail Résif
- Contact : cecile.cornou@univ-grenoble-alpes.fr
Le 11 novembre 2019 à 10h52 un séisme d’une magnitude 5,2 MLv se produit à proximité de Montélimar. Dans le cadre de cette thématique “Failles actives” de l’axe “Sismotectonique et Aléa sismique de la France métropolitaine” de l’action transverse sismicité Résif, une équipe composée de huit scientifiques de quatre structures (Géosciences Montpellier, IRSN, Géoazur, ISTerre) arrive sur la zone le 13 novembre. Ils concentrent leur exploration sur la trace identifiée la veille par interférométrie radar. On voit ici le scanner et la rupture au second plan. © Jean-François Ritz, Géosciences Montpellier. En savoir plus.
Un membre du groupe d’intervention Macrosismique dans le village du Teil lors de la mission relative au séisme de 5.2 Mlv près de Montélimar le 11 novembre 2019 © Marc Schaming, Ecole et observatoire des sciences de la Terre. En savoir plus.