La France métropolitaine est actuellement située loin des principales frontières de plaques. Les taux de déformation et de sismicité y sont faibles, générant de fortes incertitudes sur la caractérisation de la sismotectonique et de l’aléa sismique. Au cours des deux dernières décennies, de nouvelles études en géologie, sismologie et géodésie ont d’ailleurs mis en évidence des déformations inattendues, telle que l’extension perpendiculaire aux chaînes pyrénéennes et alpines.

Dans le cadre de l’Action Transverse Sismicité Résif des chercheurs proposent une revue et une synthèse critique de ces études sur la sismicité et la déformation en France métropolitaine. La principale conclusion est que, bien que contribuant au régime de contrainte à l’échelle continentale, la tectonique des plaques n’est probablement pas le principal moteur de la déformation actuelle et de la sismicité. D’autres processus doivent être envisagés, tels que l’érosion Quaternaire ou le réajustement isostatique postglaciaire. S’y ajoute un fort héritage structural lié aux événements tectoniques passés et qui contribue à la localisation et l’amplification de la déformation et de la sismicité.

Pour en savoir plus

Contact Résif

Stéphane Mazzoti, Géosciences Montpellier (stephane.mazzotti [at] umontpellier.fr)

Le cadre tectonique actuel de l'Europe occidentale.

Le cadre tectonique actuel de l’Europe occidentale. La ligne blanche continue indique la limite entre la plaque de Nubie et la plaque d’Eurasie. Les lignes blanches en pointillés montrent les limites des microplaques Adriatique et Alboran. Les petits (resp. grands) cercles jaunes indiquent les séismes de magnitude Mw ≥ 4,5 (resp. Mw ≥ 6,0) de 1000 AD à 2006 (catalogue SHARE, Giardini et al., 2013). Les vecteurs rouges avec des bases blanches montrent les vitesses GNSS par rapport à l’Europe occidentale (Masson et al., 2019b) pour quelques sites sélectionnés illustrant les mouvements relatifs des plaques et microplaques.